Du Siret… à la Syrie

Si…

Asma El-Assad... Si les femmes prenaient le pouvoir

Avec des Si, on mettrait Paris en bouteille. Mais Paris est déjà embouteillé. Donc, ce n’est plus la peine. Quand à Rome, il y a longtemps que les amphores sont à la mer, du moins au fond. Et puis, du côté de Rome, ça secoue un peu trop ces temps-ci, et les Italiens du nord sont bien à plaindre. On est en pleine réplique.

Si nous répliquions alors à notre Cher Président. Sur France 2, face à un David Pujadas radieux, il a été convaincu enfin plus que convaincant qu’il fallait se retirer d’Afghanistan à la fin 2012 pour aller faire la guéguerre en Syrie sous l’égide de l’ONU. Des chars contre Bachar ! Voilà une idée intéressante.

La Syrie sans Bachar sera sans doute la Tunisie sans Ben Ali, mais avec des islamistes ou la Libye sans Kadhafi mais avec des islamistes ou l’Égypte sans Moubarak (et sans la rime) mais aussi et peut-être avec un islamiste au pouvoir.

Au jeu des dominos arabes, quand on en fait tomber un l’autre face est toujours islamiste.

L’Islam est une des trois religions du Livre, et son étude est fort instructive D’ailleurs, l’étude de toute religion est instructive, on y apprend beaucoup sur la culture ou la philosophie d’un peuple.

Ce n’est pas la religion qui est critiquable mais son application et plus particulièrement son interprétation à la lettre. La richesse de l’interprétation peut venir de la possibilité d’apporter, d’éclairer, d’expliquer ou de critiquer. Dès que la critique ou la discussion deviennent impossible, dès que l’interprétation se confond avec la volonté de soumission, alors il y a dérive du message.

L’islamisme est une posture radicale extrême qui ne tolère aucune autre interprétation que son propre message restrictif. En tenant compte des enseignements du passé, il faut savoir prendre les mesures justes et efficaces avant de se lancer dans des aventures désastreuses. Bachar n’est pas un saint, loin s’en faut. Ses opposants armés et financés par la Qatar et l’Arabie Saoudite ne le sont pas non plus. Des mercenaires se sont joints au mouvement.

Toucher à la Syrie par la voie militaire est dangereux, d’autant que dans l’ombre la Turquie tire ses propres ficelles dans une optique à la fois pan touranique tournée vers l’est et ottomane visant le sud.

État voisin de la Syrie, Israël a tout à redouter d’un gouvernement islamique à Damas. On contrôle mieux les acteurs que l’on connaît. Et les El-Assad, les Israéliens les connaissent mieux que quiconque.

Les Britanniques les connaissent bien aussi. En 1917, ce sont les troupes britanniques d’Allenby (Al Nebi) qui ont libéré la péninsule arabique de l’Empire ottoman. Les Anglais ont toujours une influence dans la région. Et en restant dans l’actualité, l’épouse de Bachar, Asma El-Assad, née à Londres, possède la double nationalité britannique et syrienne.

Les Français ont également leurs attaches historiques dans la région avec le mandat de 1920 sur la Syrie et le Liban qui prendra effectivement fin en 1946 avec le retrait des troupes françaises et anglaises.

De la Syrie au Siret, il n’y avait qu’un Si. Nous avons dans nos tribunaux nos gaffeurs ou biffeurs, ceux qui d’un trait de plume ou d’une inversion de code mettent en péril la vie d’une entreprise. Liquidée par erreur, la société ECA a perdu un gros marché, vu ses comptes bloqués et pourrait être mise en faillite pour une simple erreur de greffier. Le greffier sera quitte pour un blâme. L’entreprise, elle, pourrait être mise en liquidation. Pendant, ce temps-là on parle social, on regarde du côté de l’Orient. Il faudrait commencer par mieux orienter nos préoccupations vers ceux qui font tourner la France.

Bien littérairement.