Ne pas abaisser… Lagarde

Nommée à la tête du FMI en remplacement de DSK, Christine Lagarde a concentré contre elle les tirs croisés de ses détracteurs, et notamment du « peuple grec » pour les propos qu’elle a tenus :

« Je pense plus aux petits enfants d'une école d'un petit village du Niger qui ont classe deux heures par jour, en partageant une chaise à trois, et qui ont très envie de pouvoir étudier. (..) Je les garde tout le temps à l'esprit. Parce que je pense qu'ils ont encore plus besoin d'aide que les gens à Athènes ».

La crise est loin d’être une fatalité, et s’il faut en chercher les causes à l’extérieur, il faut aussi avoir le courage de se regarder en face.

Les Grecs sont tout aussi responsables de la crise qui les frappe que les banques qui leur ont prêté sans la moindre garantie. Les politiciens grecs, dont certains sont corrompus, sont tout aussi responsables de la situation catastrophique du système économique et financier que les dirigeants européens qui leur accordent des crédits qui ne serviront à rien.

Notre chevalier blanc, Jean-Luc Mélenchon se permet de stigmatiser par la caricature les armateurs grecs (ils doivent encore être très nombreux), ces capitalistes qui ne paient par leurs impôts, ainsi que l’église orthodoxe grecque qui ne s’en acquitte pas non plus. Et que dire, M. Mélenchon, de ceux qui veulent absolument s’offrir une paire de chaussures à crédit sur un an. Et que penser de ceux qui collectionnent des cartes de crédit comme des timbres postes. Et que dire de ceux qui ont retiré en une journée, le 14 mai, plus d’un milliard de dollars des banques. Et que dire de l’économie parallèle, échappant au contrôle de l’État qui équivaut à 20 milliards de dollars par an. Vaincre ses passions, vous devriez connaître cela.

Si on ne fait pas un effort sur soi-même, si on attend que tout soit résolu d’en haut, si on refuse de croire qu’on a entre les mains le pouvoir de s’en sortir, si on ne fait que se plaindre alors, M. Venizélos, on ne joue pas les vierges effarouchées. Vous, M. Venizélos et vos petits copains du Pasok pas plus que Néa Dimokratia n’êtes innocents dans cette affaire.

Mais voilà, la critique fait mal. Et vous ne voulez pas accepter l’évidence de votre incompétence.

Alors, hurlez, tempêtez, protestez, Zeus vous entendra peut-être.

Personnellement, je suis plus sensible aux enfants du Niger.

Bien littérairement vôtre.

Comments

[Y.L]

J'ai apprécié vos thèmes, vos idées, votre style. À suivre...