Réinventer le monde…

Il serait temps

En Grèce comme en Espagne, le mouvement d’indignation s’amplifie. Violent à Athènes, il risque de se radicaliser à Madrid. « La colère est parfois nécessaire non pas dans le but de détruire mais pour marquer une limite, pour affirmer une vérité pour le bien de tous, et pour son bien propre », disait l’abbé Pierre.

Il n’est pas certain que la colère des indignés aille dans ce sens.

Il est toujours plus aisé de casser que de reconstruire.

Le drame de la Grèce comme de l’Espagne est de n’avoir pas su anticiper, ni réformer. Cette situation est également déjà sensible en Irlande et en Italie, et la France ne doit pas en minimiser le danger.

Le monde change plus vite que certains ne l’imaginent. Chacun veut sa part de bonheur. Et dans les pays émergents, on se limite à copier le modèle de développement occidental pour avoir sa part de richesse. Plus de la moitié des grues de chantier sont actuellement en Chine. L’empire du milieu poursuit sa construction à marche forcée au détriment de sa population et de son environnement, même si d’un autre côté elle se lance dans les énergies renouvelables. Le développement chinois est néanmoins anarchique puisque, alors qu’en France le nucléaire est de plus en plus décrié, la Chine envisagerait de construire cinq réacteurs nucléaires en Grande-Bretagne. « Les Chinois ont l’argent et l’expérience » selon certaines sources. S’ils avaient l’expérience de l’accident atomique, ils se tourneraient plutôt vers des technologies beaucoup plus propres.

Personne ne voulant changer le modèle, les pays riches et émergents comme les grands investisseurs s’égarent dans une fuite en avant.

La vertu des crises c’est d’éveiller les consciences, non pour essayer de conserver des acquis, qui de toute façon ne le sont jamais, mais pour commencer à réinventer le monde. Mais, voilà l’homme a peur. Il a peur du changement qui remet en question ses certitudes.

Il faudrait pourtant qu’il se réveille.

Bien littérairement.