La santé des patrons…
...de PME-PMI.
Merci, patron !
C’est par cette chanson populaire que les Charlots fêtaient dans les années 70 le fameux patron.
Patron, le terme est dérivé du latin Pater qui signifie le père. Le patron a-t-il toujours en France une image paternelle ? Loin s’en faut. Il y a patron et patron.
La santé des patrons enfin des TNS intéresse la faculté. C’est bien normal dans un pays où les TPE (entreprises de moins de 10 salariés) emploient 5 millions de personnes, soit 1/6 de la population active. Les Travailleurs Non-Salariés ou TNS font partie de ces agents économiques ignorés ou décriés. Dans un pays où seulement 8% des salariés sont syndiqués, le discours des syndicalistes est toujours vindicatif à l’égard des patrons. Il est vrai que dans leur esprit se crée un amalgame entre le patron du CAC 40 et celui de la PME-PMI.
Le patronat couvre un échantillon tellement large qu’il est difficile de cataloguer (sport national français) le chef d’entreprise. Entre la caricature du super boss roulant en limousine avec chauffeur et le patron style artisan, il y a un gouffre social. Le seul point commun est l’exercice d’une responsabilité qui détermine la vie de plusieurs milliers d’employés dans les multinationales à une poignée dans les entreprises les plus modestes.
Le patron est avant tout un décisionnaire. Ses choix sont déterminants. Il doit savoir animer un groupe et déléguer des tâches. Endosser plusieurs fonctions est également son lot. À la fois commercial, technicien, financier, administratif ou acheteur, il est sur tous les terrains. Parfois fondateur de l’entreprise, si ce n’est l’héritier de l’entreprise familiale, sa propre histoire se confond avec celle de l’entité dont il préside aux destinées.
Pays fortement artisanal avec quelques fleurons industriels et une technologie internationalement reconnue, la France offre une diversité et une richesse créatrice. Source de liberté pour les uns et de défi pour les autres, l’aventure entrepreneuriale n’est pas toujours une voie royale.
Les institutionnels comme les banques, bien qu’elles s’en défendent, ne sont pas toujours les meilleures alliées des entrepreneurs. Stigmatisés comme fraudeurs par l’administration fiscale, les créateurs d’entreprise ont besoin d’avoir le dos suffisamment solide pour assumer un rôle économique majeur, surtout en période de crise.
Économiste montpelliérain, Olivier Torrès vient de créer la première chaire sur la santé des travailleurs non-salariés. Il a fondé Amarok, un observatoire sur la santé de ces travailleurs de l’ombre et a publié un ouvrage intitulé « La Santé du dirigeant ». En collaboration avec la mutuelle Malakoff-Médéric, Amarok mène actuellement une étude de trois ans sur 1.000 patrons. Les réponses seront analysés et sûrement instructives.
Car lorsque nos petits patrons s’enrhument, c’est leur entreprise qui devient malade et par-delà l’économie qui souffre.
Merci, patron !
Et à votre santé…