Flop Chef… Pas Top sur M6

Une finale réchauffée

Top Chef comme au cinéma...

Pays de la gastronomie, la France peut être fière de son savoir-faire qui attire au-delà de ses frontières. Joris Bijdendijk, le Néerlandais ou Jean-Philippe Watteyne, le Belge sont bien la preuve que la cuisine transcende la culture franco-française. Pour la finale les trois derniers candidats, Naoëlle, Florent et Jean-Philippe devaient s’affronter sur une épreuve « street food » en revisitant trois classiques de l’encas : le croque-madame, le hamburger et la pizza margarita. À ce jeu, Florent gagna par son originalité, se classant devant Naoëlle et Jean-Philippe, suite aux votes des chefs et des employés de la Défense, invités à la dégustation. On peut s’étonner que Naoëlle ait été repêchée par les chefs. Mais, est-ce si étonnant ? Naoëlle, sous-chef au Bristol fait partie de la caste. Aurait-on pu la mettre sur la touche ? Quant à Jean-Philippe, il ne pourra s’en prendre qu’à lui-même. Les mauvais scores sur ses deux premières recettes l’auront plus déstabilisé que stimulé. Pourtant, sa calzone méritait le détour.

La finale au Trianon opposait alors Naoëlle à Florent pour un dîner de gala de 105 couverts pour des bénévoles de la Croix rouge. Pour l’occasion, chacun des finalistes devait créer sa brigade en choisissant des commis parmi les candidats éliminés. Il est surprenant que Naoëlle ait pris Yoni à qui elle avait « volé » des têtes de crevettes lors de la demi-finale dans l’épreuve bien connue des Français en temps de crise : comment accommoder les restes, en l’espèce c’étaient plutôt des épluchures !

Naoëlle gratifiera les téléspectateurs de sa virulence verbale, de ses colères presque maîtrisées et de son arrogance. Mais aussi de ses larmes ! On peut être d’extraction « modeste » et éviter de se la jouer « trop chef », alors qu’on a encore beaucoup à apprendre. Le côté plutôt cool et un peu décalé de Florent pouvait aussi gêner certains, plus habitués à la trique qu’à l’humour. Face à un Jean-Philippe impulsif et franc, à moins que ce ne fut pour Florent, Naoëlle ne se privera pas de le remettre à sa place par un : « t’as pas compris toi t’es qu’un commis ». Il est vrai que le Ch’ti ne fait tourner qu’une auberge familiale, une gargotte penseront certains mauvais esprits. De là, à vouloir l’humilier, on se demande si tout cela n’est pas finement préparé par la chaîne pour mettre l’audimat en ébullition.

Entre le classicisme peu inventif voire décevant hormis son carpaccio de Saint-Jacques et l’audace gourmande (un peu trop peut-être lorsque certains professionnels servent trois petit-pois comme garniture), les convives (et les chefs) ont plébiscité Naoëlle.

Ce n’était une surprise pour personne au demeurant que cette dernière soit primée. Le chef Christopher Hache du Bristol avait déjà tranché dans le suspense, en divulguant que la sous-chef avait démissionné de son poste. Les démentis n’y feront rien. Le jeu était joué d’avance et les dés pipés.

Bonne chance tout de même à tous !

Comments

[arkantz]

Merci pour votre commentaire. Mais n'en voulons pas trop à la gagnante. La chaîne y est pour beaucoup pour gonfler l'audimat. Les métiers de la restauration et de l'hôtellerie sont très exigeants. Il faut continuer à les soutenir.

[Utile]

Je partage votre avis et brûlais d'écrire un billet à ce sujet.

Bonne continuation.