De la quenelle... en querelle

Un geste trop commenté 

L'humour peut être noir, belge, juif, gras ou de mauvais goût. Raciste, il devient suspect

Patrick Cohen n'aime pas Dieudonné ni Tariq Ramadan, ni Alain Soral, ni Edouard-Marc Nabe (fils de Marcel Zanini). C'est son droit. Mais pourquoi aller jusqu'à traiter certains d'entre eux de cerveaux malades ? C'est du moins ce qu'aurait rapporté le journal Libération des propos tenus sur France Inter par ledit Patrick Cohen face à Frédéric Taddeï.

En caméra cachée au Théâtre de La Main d'Or, les journalistes de Complément d'enquête auraient enregistré une saillie de Dieudonné sur Patrick Cohen et les chambres à gaz. De la dérision à la provocation, le pas a été franchi. La suite se jouera en Justice. L'histoire ne dit pas si, avec son évocation macabre, l'humoriste répondait à une question ou répétait un sketch. Peut-on vraiment rire de tout ? 

De fil en aiguille, l'affaire a pris une proportion politique, lorsque le Zorro de l'intérieur a dit rechercher des voies légales pour faire interdire les spectacles de Dieudonné.

La liberté d'expression est à géométrie variable. Il y a peu la CEDH autorisait la négation du génocide des Arméniens massacrés sans chambres à gaz mais à marche forcée. Les juges étaient même allés jusqu'à la concurrence peu humoristique des mémoires. N'y avait-il pas là une blessure raciste à l'égard des descendants des victimes du génocide exemplaire de 1915, ébauche de la Shoah, puisque les militaires allemands encadrant l'armée turque en avaient été les premiers témoins. L'un d'eux dirigea d'ailleurs le camp d'Auschwitz. Pas difficile de deviner où il trouva son atroce inspiration.

Nicolas Anelka en a rajouté une couche, pardon une quenelle, lors d'un match de foot en Angleterre, comme un clin d'oeil à son ami humoriste.

Il n'en fallait pas plus pour que l'actuelle ministre des sports y mette son grain de sel, enfin de sa cuillerée d'huile. En cuisine, mettre trop d'huile sur le feu est souvent dangereux.

Attention à ne pas cramer la baraque. 

Tout cela ne sent pas très bon.

En attendant, je reprendrai pourtant un peu de quenelle... de la lyonnaise bien entendu.