Crimée... Châtiments
L’UE crâne mais si la Chine s'en mêle...
Ignorer la Russie dans l’imbroglio ukrainien a été l’erreur majeure des Occidentaux. Lorsque John McCain va se pavaner à Kiev avec les manifestants, n’est-ce pas ce même « va-t’en guerre » qui méprise une délégation de chrétiens de Syrie venue plaider sa cause aux États-Unis ? L’évidence est manifeste. Impuissants en Syrie, où ils voulaient jouer à la poursuite du printemps arabe, l’UE et les États-Unis ont fait un pacte tacite avec les Djihadistes contre la Russie, véritable cible de cette stratégie suicidaire. Puisque l’enlisement syrien n’apportait rien de bon, ils ont tenté la carte ukrainienne. Titiller les alliés de Moscou, fussent-ils de sanguinaires dictateurs, est-il plus respectable que de soutenir des potentats en Afrique, à la solde des multinationales ?
Lors de la première guerre du Golfe, Gorbatchev avait eu la naïveté de croire que le blanc-seing de l’URSS aux États-Unis et à leur alliés allait donner à Moscou une nouvelle dimension internationale. Boris Elstine a été cet « ami » fantasque que l’Occident prenait plaisir à manipuler, avant que Poutine ne décide à redonner à la Russie un nouvel élan. Le jeu d’échecs est une spécialité russe, que seul Bobby Fischer avait su contester. Les Occidentaux auraient dû s’en rappeler avant de faire de fausses promesses aux Ukrainiens.
Ianoukovytch n’était peut-être pas un saint, et les médias occidentaux ne se sont pas gênés pour brosser le portrait d’un « voyou » arrivé légitimement à la magistrature suprême. Avec 84 morts sur sa conscience, il est devenu un criminel de masse. On en oublierait que, sans les provocations irresponsables des beaux-parleurs de l’UE, on aurait facilement évité de jeter de l’huile sur le feu, tout en manifestant la plus franche indifférence envers la Russie. L’opposition ukrainienne s’est radicalisée avec l’arrivée en son sein d’éléments nationalistes d’extrême droite, dont beaucoup d’Ukrainiens devraient se méfier. Mais n’a-t-on pas fait la même erreur avec l’UCK au Kossovo ? Le Kossovo n’était-il pas partie du territoire serbe ? Pourtant, aidé par l’OTAN, le jeu des Occidentaux a bien créé une partition balkanique. Comment peut-on reprocher à la Russie l’intervention en Crimée, alors qu’on l’a légitimée au Kossovo ? Encore une histoire de paille et de poutre !
Le pouvoir de la rue à Kiev est-il légitime ? Si l’on répond par l’affirmative, alors le coup d’État de Pinochet l’était aussi. Demandez donc aux Chiliens qui avaient voté pour Allende ce qu’ils en auraient pensé. Il est facile de mentir aux peuples avec de belles paroles. Il serait temps pour les peuples de se réveiller…