De l’aventure à la désillusion

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Femme et entrepreneur, un défi... une réussite...

Beaucoup en rêvent. La plupart espèrent gagner leur indépendance. D’autres n’ont pas d’autre choix. Tous refusent d’être des assistés. Alors, ils se lancent avec parfois la bonne idée, un peu d’économie et un énorme enthousiasme. L’expérience aidant, le réveil est plutôt rude. La bonne idée est devenue un cauchemar.  Les économies ont fondu et le chiffre n’a pas suivi. L’enthousiasme s’est mué en désillusion.

Eux, ce sont nos entrepreneurs. Selon une étude récente de l’INSEE, neuf auto-entrepreneurs sur dix gagneraient moins que le SMIC deux ans après la création de leur entreprise. Leur revenu moyen ne dépasserait même pas 500 € par mois. Dans ce cas, il ne peut s’agir que d’un revenu complémentaire pour 40% de ces entrepreneurs.

Il faut comprendre la situation. La France n’aime pas les entrepreneurs. Fonctionnarisée à l’extrême au point que plus de 60% des jeunes scolarisés ambitionnent de devenir fonctionnaires, la France n’est plus le creuset de la réussite individuelle mais de l’attentisme collectif.

La culture économique et entrepreneuriale est négligée dans les écoles, les mécanismes financiers ne sont pas connus et la préparation à l’entrepreneuriat reste à inventer. Les écoles de commerce ne sont pas les meilleurs vecteurs de la culture de l’entreprise. Il faudrait créer plus de passerelles entre l’Éducation nationale et les entreprises, en multipliant les stages et les visites de sites de production, de salles de marchés, de plateformes logistiques ou de bureaux d’études. On ne peut qu’apprécier ce que l’on connait. C’est dès le plus jeune âge que l’esprit se forme. Plus on donne de moyens aux enfants et aux adolescents de comprendre la société et son fonctionnement, pas seulement dans les livres et par le biais d’enseignants aussi pédagogues soient-ils, mais par la rencontre de ce monde inconnu qu’est la vie réelle.

Alors, oui, dans ce cas nos entrepreneurs seront mieux préparés à affronter les réalités du terrain. Il faudrait néanmoins que d’autres institutions suivent, État, banque, administrations. Mais cela, c’est une autre histoire.

Bien littérairement.