Formation… Oui, mais pas au rabais

Non à la braderie de la formation professionnelle !

François Hollande annonce une vaste réforme de la formation professionnelle. Celle-ci ne profiterait ni aux chômeurs, ni aux jeunes, ni aux plus de 40 ans.

Le système français distingue la formation de longue durée plus de 70 heures et la formation courte en deçà de ce seuil. La formation peut être financée également par l’entreprise sur le 0,9% de la masse salariale ou par les personnes individuellement par le DIF (Droit individuel à la formation) ou le CIF (Congés individuel de formation). Les formations peuvent aussi être certifiantes ou diplômantes.

Vu du côté des utilisateurs, on ne peut que regretter que la formation professionnelle ne soit pas plus utilisée. Elle permet en effet de donner un élan à une carrière, d’acquérir de nouvelles connaissances, de créer des opportunités professionnelles.

Le point de vue des formateurs est rarement abordé. Et pourtant, sans formateurs point de formations. Toute personne peut prétendre à devenir formateur. La profession ne requiert pas de titre particulier, il suffit d’être enregistré auprès du Ministère du Travail à la Délégation de la Formation Professionnelle pour obtenir un N° d’enregistrement. Cela oblige le formateur à déposer chaque année au service du contrôle un bilan pédagogique et financier. La qualité d’un bon formateur ne dépend donc pas d’un diplôme mais de sa capacité à savoir transmettre des connaissances ou une expertise à ses stagiaires. Cela exige forcément un sens aigu du contact, de l’écoute, de la pédagogie et de la rigueur. S’ajoute à cela des qualités personnelles d’adaptabilité, de disponibilité, de synthèse, sans oublier le respect de l’autre et l’humour. C’est un véritable métier, et pour certains une vocation.

Les formations individuelles (DIF) sont prises en charge à raison de 9,15 € de l’heure. À ce tarif-là, un formateur inscrit à la Chambre de Commerce ou au Répertoire des Métiers, acquittant la TVA et constitué en société ou en entreprise individuel peut-il en vivre ?

Il faudra bien qu’un jour les politiciens comme les institutions aient une vision globale et beaucoup moins sectaire.

Serge E. DURMAN
Consultant-Formateur indépendant
www.sedecs.com