Le dilemme du président normal…

Ou le piège du mariage pour tous

Rien ne sera épargné. Des allusions perfides sur les fréquentations des uns aux plagiats opportunément révélées des autres, les opposants au projet de loi sur le mariage pour tous auront tout essuyé. Confondant "tard" et "longtemps", même le ministre de l’intérieur, pourtant apprécié au-delà des clivages politiques, y va de sa rengaine. L’amalgame a été toujours l’argument des perfides. Dire que les opposants à ce projet ont libéré la parole homophobe est une imposture. Ce sont tant l’obstination de faire passer une loi sociétale dans une période où le pays attend autre chose de ses gouvernants que la remise en question d’un des piliers de la société qu’est la famille sans recourir au référendum qui exacerbe les opinions jusqu’à attiser les passions.

Rares sont ceux qui s’émeuvent des frasques verbales d’un Mélenchon lorsqu’il stigmatise une partie de la France qui ne vote pas pour lui. Il serait fort étonnant que le Génie de Bastille s’écrase sur un militant de l’UMP qui viendrait manifester dans ce quartier. Le génie n’est ni de gauche ni de droite, et le frère Mélenchon semble en manquer ces temps-ci.

La radicalisation pousse toujours au désastre. Le président de la République aurait mieux été inspiré de travailler sur le PACS pour lui donner toute l’attractivité nécessaire aux couples de même sexe plutôt que de toucher à l’institution du mariage. Là où la question exigeait doigté et concertation le président a choisi de charger à la hussarde. En permettant à sa garde des sceaux de donner son nom à une loi, n’a-t-il pas également pris le parti d’exalter sa vanité. Laisser coute que coute une trace dans l’histoire a été souvent l’ambition des envieux, des aigris ou des désespérés. Ce sont les circonstances qui font de l’anonyme, du petit ou du sans-grade le héros d’un jour ou le référent dans la mémoire collective.

Aujourd’hui, François Hollande est prisonnier de ses amitiés particulières. En promulguant cette loi, il risque l’explosion de la société française. En recourant au référendum, il peut craindre un camouflet, plus lié au désamour avec le peuple qu’à une réponse de ce même peuple à une question de société.Il sera difficile voire impossible pour les couples homosexuels d’adopter. Les pays d’origine de l’enfant retenu pour l’adoption risquant d’entraver voire d’empêcher une adoption par un couple non conforme à leur principe de la famille (tel que le reconnait la déclaration universelle des droits de l’enfant).

• La PMA ne semble pas non plus en odeur de sainteté à l’Élysée. Est-ce à dire que les couples homosexuels en mal d’enfants devront chercher une solution hors de France ?
• L’utérus est-il à louer ?
• L’enfant est-il une marchandise ?
• La mère porteuse peut-elle être exclue du lien de parentalité par le père et son compagnon ?
• L’enfant peut-il grandir sainement dans l’ignorance de ses origines ?
• L’enfant peut-il se construire sans avoir l’image d’un père et d’une mère ?

Ce ne sont que quelques-unes des questions que ni le président de la République ni ses ministres ne se sont posés. Ils ont préféré ouvrir la boite de Pandore avant de crier au loup pour se dédouaner de leur désinvolture. Pendant ce temps-là, la France d’en bas… en bave !