Mondial au Brésil : Goldman Sachs et sa boule de cristal

Preuve que la finance dirige bien le monde ⁽¹⁾

Pas besoin de suivre la Coupe du Monde de Foot au Brésil, Goldman Sachs connait déjà le vainqueur de la finale qui devrait voir s’affronter le Brésil et l’Argentine, à savoir le Brésil, pays organisateur. Pour la troisième place, l’Allemagne s’imposerait sur l’Espagne. Selon sa méthodologie, la banque affirme que les jeux sont faits. Rien ne va plus, circulez. Il n’y a rien à voir.

Il devient inutile que Michel Platini appelle les Brésiliens à la retenue pour ne pas « nuire » à cet événement exceptionnel. En un mot, il demande aux pauvres de crever en silence. Platini aurait-il oublié ses origines modestes ? Combien de ses proches se sont tués les poumons dans les mines de potasse ou de charbon ? Que penseraient ces mineurs de fond venus d’Italie ou de Pologne du mépris d’un des leurs critiquant les protestations d’un peuple assistant à la gabegie financière pour quelques semaines de spectacle lors duquel des sportifs millionnaires taperont dans un ballon rond ?

Aussi indécente est la prédiction de Goldman Sachs, banque aux ramifications multiples, instrument de déstabilisation économique, Cassandre de la crise financière que ses méthodologies n’ont jamais détectée.

Les Indiens d’Amazonie se battent pour la préservation de leur forêt tropicale qui est un patrimoine mondial de l’Humanité au même titre que les chefs d’œuvre de la nature ou les constructions humaines les plus prestigieuses. Parallèlement, les Goldman Sachs et leurs valets financent les projets de destruction massive, auprès desquels les armes supposées telles de Saddam ou de Bachar ne sont que des pistolets à eau.

L’argent n’a peut-être pas d’odeur, c’est son utilisation qui pue comme les mauvaises actions dans lesquelles il investit. La moralisation des affaires n’est pas encore pour demain.

⁽¹⁾ Lu dans Atlantico du 29 mai 2014