La mort d'un clown
Il était aimé par beaucoup, mais également détesté par tous ceux qui ne supportaient pas ses incartades télévisuelles. Michel Serrault ne laissait personne indifférent. C’était déjà ça. De sa vie privée, restée secrète, on n’aura rien su. Quelle importance au fond ! Lui qui savait incarner la gravité comme la drôlerie, le comique et la tragédie, nous aura quitté dans le cœur de l’été, discrètement, à l’aube de ses 80 ans. Il rejoindra dans cet Autre Monde, si cet autre Monde existe, son compagnon de scène Jean Poiret avec qui il fit les beaux jours des cabarets et du théâtre parisiens.
Ce séminariste qui préféra les planches à la chaire, mit de la chair dans ses personnages en les rendant inoubliables. Fou sans vraiment l’être, bougon à l’écran mais tendre en son for intérieur, tueur froid ou fonctionnaire cynique, il aura tout joué sur la palette qui va du rire aux larmes.
Alors adieu l’artiste !
Carl E. Arkantz