11 septembre : 5... 6 ans et… après ?
11 septembre : 6 ans et… après ?
Une année de plus est passée... Rien n'a changé... Hormis que Saddam Hussein a été exécuté, et que la crédibilité de l'administration Bush a été largement entamée. Son allié Tony Blair n'est plus pouvoir. Et les Démocrates dominent le Congrès. Quant à la contestation de la version officielle, après le brûlot de Michael Moore Fahrenheit 9/11, Palme d'Or à Cannes en 2004, elle s'organise non dans la théorie d'un complot qui sera de toute façon difficile voire impossible à démontrer, à moins de révélations ou de témoignages de responsables impliqués, mais dans l'opinion publique américaine.
Quoiqu'il en soit le 11/9 restera à jamais un traumatisme.
Pour le reste, voici l'article que je publiais il y a juste un an jour pour jour. Il est paru dans Emarrakech.info, à cette époque.
Carl E. ARKANTZ
11 septembre : 5 ans et… après ?
9/11 ! Hasard ou cynique coïncidence, le 911 était connu aux Etats-Unis comme un numéro d’appel d’urgence. Il est fort probable que le 9/11 de l’année 2001, ce numéro d’appel fut saturé. À 8h46, le vol United Arlines n°175, détourné par des pirates de l’air sur New-York, après son décollage de Boston pour Los Angeles, vient percuter la Tour Nord du World Trade Center avec à son bord 56 passagers et son équipage. 18 minutes plus tard, le vol American Airlines n°11 reliant lui aussi Boston à Los Angeles s’encastrera dans la Tour Sud avec 81 passagers à bord et les membres d’équipage. Le vol American Airlines n° 77, assurant la liaison Washington Los Angeles, s’écrasera sur le Pentagone. Le quatrième avion, le vol n° 93 d’United Flight s’abattra sur une forêt de Pennsylvanie, après que les passagers se soient rebellés contre les pirates de l’air. Qu’il se soit agi d’un crash volontaire comme l’ont affirmé certains médias ou que l’avion ait été la cible de la chasse américaine (ou de la défense anti-aérienne), il ne restera aucun survivant à cette catastrophe. D’après les thèses développées par les experts, le vol n° 93 aurait eu pour objectif la Maison Blanche. Opportunément, le Président George W. Bush ne s’y trouvait pas. On l’avertira de la première attaque alors qu’il est en visite dans une école de Floride.
Dans les heures qui suivent, les « preuves » découvertes sur place comme le passeport d’un des pirates de l’air dans les décombres des tours de New-York, pourtant détruites par les flammes ou un manuel de pilotage avec des annotations en arabe viennent accréditer la thèse d’une action imputée à une organisation terroriste « Al-Qaïda ». Jamais le terme d’evidences (preuves en anglais) n’aurait été plus parlant.
Fils d’un riche homme d’affaires saoudien, le fondateur d’Al-Qaïda est un certain Oussama Ben Laden. Oussama Ben Laden n’est pas un inconnu pour le Président américain. Tous deux auraient même été partenaires dans des affaires pétrolières. De même, la famille Ben Laden a des intérêts aux États-Unis, un des frères d’Oussama Ben Laden siège au conseil d’administration de Carlyle. Le 11 septembre 2001, il aurait été présent à une réunion du conseil d’administration de cette société (1). D’après certaines rumeurs, le seul avion autorisé à décoller du territoire américain après les attentats de New-York et de Washington aurait été celui emmenant la famille Ben Laden hors des États-Unis. Dans le même temps, tous les vols au départ et à destination des États-Unis seront annulés.
Quant à Al-Qaïda, cette organisation n’est pas non plus une inconnue pour l’administration américaine. Elle a en effet été utilisée contre les forces soviétiques lorsqu‘elles occupaient l’Afghanistan. Ce n’est donc ni plus ni moins qu’une des nombreuses organisations affiliées aux renseignements et aux services spéciaux américains, armée et formée par Washington. Le régime des Talibans, jusque-là toléré par la Maison Blanche comme « politiquement correct » a été lui-même soutenu par le Pakistan, l’un des alliés majeurs des États-Unis dans la région. Comment Al-Qaïda et son fondateur ont-ils pu passer du statut d’allié à celui d’ennemi public ? Certes, l’Union soviétique a dû abandonner l’Afghanistan. Mais, avec la Chine et l’Inde, la Russie avait misé sur l’Alliance du Nord du Commandant Massoud pour tenter de chasser les Talibans du pouvoir. Deux jours avant les attentats du 11 septembre 2001, le « Lion du Panchir » était assassiné par deux pseudos journalistes, en fait des membres d’Al-Qaïda. Étrange coïncidence !
Le 13 septembre, les États-Unis demandent au régime des Talibans l'extradition hors d'Afghanistan du fondateur d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden. Les Talibans, et en particulier leur chef, le mollah Omar refusent. Et pour cause, le mollah Omar n’est-il pas le gendre de Ben Laden ?
Après s’être assurés d’un soutien international, les États-Unis prennent la tête d’une coalition et lancent, le 7 octobre 2001, l’opération « Liberté immuable ». Cela va permettre à l’Otan de prendre pied dans les anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale. Kaboul tombera sans grande résistance.
Oussama Ben Laden ne sera pas capturé, ni le mollah Omar d’ailleurs. Cinq ans après, Ben Laden demeure toujours insaisissable. Est-il terré dans les montagnes pachtounes, à la frontière du Pakistan ? De nombreuses vidéos, diffusées par la chaîne arabe Al Jazira, montrent Ben Laden dans un paysage de montagne, tenant des réunions en plein air. Il n’a pas l’air d’un homme traqué. On l’a même dit malade, souffrant d’une grave insuffisance rénale. Encore des « on-dit », jamais de preuves tangibles.
Le 17 mars 2003, l’administration Bush déclenchera une nouvelle guerre contre l’Irak, prétextant que Saddam Hussein détient des armes de destruction massive. On sait aujourd’hui que l’argument procédait du mensonge. C’est pourquoi, cette même administration a cru bon, pour son opinion publique, de relier le dictateur irakien aux attentats du 11 septembre, en avançant qu’il avait offert une logistique à l’organisation terroriste. Aujourd’hui encore 64% des américains croient en cette version. Pourtant rien de sérieux ne permet de prouver une quelconque collusion.
On assiste aujourd’hui au chaos qui secoue l’Irak de l’après Saddam Hussein. Ce pays martyr est devenu le champ de bataille de tous les terroristes, et le vivier du terrorisme international. Il n’est pas un jour où un attentat aveugle ne tourne au massacre. Est-ce cela le cadeau offert aux Irakiens après des années de dictature sanglante ?
En Afghanistan, les attentats se multiplient, le trafic d’opium se développe et les Talibans se renforcent dans leurs montagnes avec un discours toujours aussi extrémiste. Ne seront-ils pas bientôt de retour ?
Et si, tout cela, n’était que ce que les spécialistes en géostratégie appellent le « Grand Jeu » ?
Durant les siècles précédents, il opposa l’Empire britannique à la Russie, puis l’Occident à l’Union soviétique. Ne se prolonge-t-il pas entre les États-Unis et ses alliés contre la Russie, l’Inde et la Chine ? Dans ce jeu-là, il fallait pour marquer les esprits que le « mal » forme un axe visible avec la Corée du Nord, l’Afghanistan, l’Iran, l’Irak et la Syrie ; il fallait aussi que l’ennemi, invisible celui-là, le terrorisme international, ait un visage ; celui de Ben Laden avec Al-Qaïda fait pour l’instant l’affaire. Voilà un aperçu simpliste d’un Monde bien complexe, vu par la lorgnette de Washington, avec en arrière-plan des enjeux économiques colossaux, et bien entendu le pétrole.
Le 11 Septembre 2006
Carl E. ARKANTZ
(1) Le 26 octobre 2001, la famille Ben Laden se retirera de Carlyle en vendant sa participation de 2 millions de dollars.