Accepter la défaite…
Des pères incompris aux opposants arméniens déçus
Après les annonces des ministres de la justice et de la famille, Serge Charnay, ce père qui avait élu domicile en haut d’une grue à Nantes a préféré regagner la terre ferme, désabusé. Qu’attendait-il au juste ? Attirer l’attention des médias sur son sort ? De ce côté-là, il aura eu son quart d’heure de célébrité. Et après, tout redeviendra comme avant. Le combat des pères aura mobilisé quelques caméras et des journalistes, mettant en lumière des situations inextricables.
On pourrait rapporter des centaines d’histoires identiques à celle de Serge. Loin de moi l’idée de défendre les pères dans les divorces ou les droits de visites, il y a eu des enlèvements par leur père d’enfants, privant la mère de tout contact avec ces derniers. Quand il prend racine dans un conflit, le divorce est rarement pavé de bons sentiments.
Certains savent utiliser les lois à leur avantage, et si l’argent ne leur fait pas défaut, il peuvent se payer de bons avocat face à un conjoint démuni ayant recours à l’aide juridictionnelle. Cela pourra même aller à leur voler leur identité, l’anéantissement en un mot.
Écœurés sont les partisans de l’arméno-américain, Raffi Hovannissian. Candidat à l’élection présidentielle en Arménie, il aurait été sèchement battu, dès le premier tour par le président Sarkissian, réélu avec 58 % des suffrages. Des soupçons de fraude massive circulent dans les rangs de l’opposition. C’était déjà le cas en 2008. Les manifestations de protestation causèrent une dizaine de morts. Certes, l’Arménie n’est pas encore aux standards européens, démocratiquement parlant. Mais elle n’est pas non plus une dictature comme la république voisine d’Azerbaïdjan pourtant encensée par des élus français. Rares sont ces pays issus de l’ancien bloc soviétique à se prévaloir d’un réel système démocratique. La Hongrie d’Orban n’avait-elle pas défrayé la chronique, il y a peu. N’était-ce pas cette même Hongrie qui avait libéré le « décapiteur » à la hache de l’Arménien Margarian en la personne de l’Azerbaïdjanais Safarov qui avait reconnu et justifié son crime par la haine ? Et ce pour non pas une poignée mais quelques millions de dollars !
L’Arménie a toujours été au carrefour des empires comme des intérêts occidentaux ou russes. Chacun y pousse ses pions. Raffi Hovannissian représentait une nouvelle carte sur l’échiquier caucasien. Il serait étonnant, qu’à l’instar du précédent candidat malheureux, l’arméno-syrien Ter Petrossian, il s’avoue vaincu. Même perdants, ces candidats-là ne s’avoueront jamais vaincus. Aurait-il un meilleur président que ceux qui l’ont précédé ? Difficile à dire. Depuis des années, ce sont les Arméniens de l’enclave du Karabagh qui ont pris en main les destinées de l’Arménie. Cela ne plait pas à tout le monde, mais dans ces régions-là tant que le feu et sous la cendre l’inconnu reste un danger.