Rêve illusoire d’Europe…
De l’Ukraine à la Géorgie
De la CECA (Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier) qui fédérait six États européens autour de leur industrie lourde au fatras de l’Union Européenne, peut-on vraiment rêver d’Europe ?
Cette Europe communautaire n’est-elle pas une illusion que manipulent affairistes et banquiers en coulisses et dont profitent sans vergogne les trafiquants et les mafias. L’Europe partage peut-être les mêmes valeurs – encore qu’il faille nuancer – mais que dire des cultures de ses composantes étatiques ou de ses histoires nationales. L’éclatement du bloc de l’est a conduit à l’atomisation des anciennes entités comme un retour aux origines où la question des nationalités a prévalu sur les constructions artificielles. La Yougoslavie a redonné naissance à sept États, membres la fédération moribonde après la disparition de Tito. Le morcellement ne s’est pas fait sans heurts. Plus douce a été la partition de la Tchécoslovaquie avec la création d’une République tchèque et de la Slovaquie, héritières de la Bohême et de la Moravie.
Des minorités réclament à leur tour leur autonomie de l’État tuteur sur lequel elles avaient été souchées comme le Kossovo avec la Serbie, le Nagorny Karabagh avec l’Azerbaïdjan, les Moldaves de Roumanie ou la minorité turque de Bulgarie.
Le rêve d’Europe est un miroir aux illusions contre lequel se précipitent nombre de peuples longtemps privés de liberté, ne voyant ou ne voulant voir que le côté brillant d’une société occidentale déjà plongée dans les abysses de la crise économique. Habilement manœuvrées par des lobbies aux mains des intérêts financiers qui ne calculent qu’en parts de marchés et de bénéfices, des populations désespérées par des dirigeants incapables de générer l’espoir tombent dans le piège de la fascination.
Les technocrates de l’Union Européenne jouent avec le feu en laissant accroire à des peuples en attente d’une parcelle de richesse que l’Union est leur solution. L’Union est incapable de se gouverner elle-même. Elle a tourné le dos aux peuples et aux nations, sachant qu’il est difficile de concilier les contraires. L’Union n’a aucun projet, si ce n’est abolir les frontières pour faciliter la circulation des biens et des marchandises, et bien évidemment des hommes. Tout cela ne profite qu’à une coterie d’affairistes, qui s’affranchissaient déjà des frontières comme aux réseaux occultes du grand banditisme, trafiquants d’armes, de drogue ou d’êtres humains. L’idée même d’Europe que Schuman ou de Monnet auraient imaginé est-ce celle de cette grenouille européenne qui veut se faire plus grosse que le bœuf américain ou chinois ?
Il est à craindre d’ailleurs que ces derniers ont tout intérêt à briser ce rêve européen en le faisant naître dans le cœur des laissés pour compte de la liberté et de la richesse matérielle. Mieux vaudrait alors dynamiter cette Union Européenne-là pour la reconstruire sur des valeurs humaines plutôt que sur celles de l’argent.