Braquage dans un lycée…
Une dangereuse évolution de la société
Nous avons connu les violences scolaires comme le harcèlement moral ou physique, les agressions verbales ou musclées, le racket ou les trafics dans l’enceinte des établissements. Outre-Atlantique ou récemment en Crimée, des attaques à main armée du fait d’élève sont devenues tristement d’actualité.
Qu’un lycéen muni d’un pistolet à billes vienne menacer une enseignante en lui braquant le canon sur la tempe ne peut pas être considéré comme anodin, mais particulièrement grave. D’autant que la scène est filmée par un camarade de classe apparemment hilare et qu’un autre congénère fait un doigt d’honneur à la caméra.
On n’ose imaginer la frayeur de l’enseignante, tétanisée par la peur. Elle a pu croire sa dernière heure venue pour une simple mention d’absence sur le registre de la classe. L’extorsion par la force et avec arme d’un quelconque avantage ou mention sur un carnet est hautement condamnable.
Soit le lycéen, qualifié par la presse télévisée de gentil, n’a pas notion de la gravité de son acte qu’il pense être une blague, il faut alors s’interroger sur la question des valeurs éducatives qui s’apprennent à la maison. On ne peut que regretter une faillite de la famille dans la transmission de valeurs de base de la vie en société.
Soit ledit lycéen vit dans une réalité autre, virtuelle, digitale véhiculée par les médias, le cinéma et les réseaux sociaux, nous avons alors l’apparition d’un danger réel qui nie toute responsabilité à l’individu, puisque celui-ci ne prend plus la mesure de ce qui est humainement tolérable.
Peut-on s’en étonner quand nos journaux télévisés nous font état, parfois par le menu, d’atrocités subies par un journaliste séquestré et torturé par des crapules au service d’un État souverain, qui s’arroge le droit de travestir la vérité ou d’acheter le silence de la communauté internationale.
Faut-il s’en étonner alors que des parents ne respectent plus eux-mêmes l’autorité des professeurs, accordant plus de crédit à la parole de leur enfant ?
Faut-il s’en étonner lorsque l’administration d’un établissement reste sourde aux plaintes de parents d’enfants harcelés, renvoyant ces derniers devant la police alors qu’une médiation serait une meilleure solution.
Faut-il s’en étonner quand des adolescents de plus en plus nombreux se trouvent déscolarisés non à cause de problèmes d’apprentissage mais parce que l’environnement scolaire leur est perçu comme une menace ?
Beaucoup de familles ont abdiqué et la carence éducative tout comme la théorie de l’enfant-roi montrent leurs limites et leurs dangers dans l’entrée de l’enfant dans la vie sociale.
Sont critiquables les politiques éducatives et le manque de formation des enseignants jetés en pâture, le CAPES ou l’Agrégation en poche, à des élèves nombreux et de moins en moins respectueux dans des établissements de « zones ».
Toujours est-il que le constat des déviances est alarmant !