Pourquoi en France on déteste…

La réussite ?

On l'aime ou pas... Bill Gates reste une référence.

Dans certains pays, la réussite est érigée en modèle pour les générations. Dans d’autres, elle suscite d’invraisemblables critiques. Nicolas Sarkozy rêvait d’un Bill Gates français. Ce ne sera qu’un rêve, compte tenu de la méfiance que suscite la réussite dans la tête de beaucoup de nos contemporains.

Dans les périodes troublées, la réussite provoquait des jalousies qui allaient jusqu’à la dénonciation anonyme. Combien d’innocents ont payé de leur vie la suspicion illégitime de leurs voisins ?

On préfère s’appuyer sur des contre-exemples de réussites contestables pour jeter le doute sur les succès des autres. L’exemple le plus parlant est celui de Bernard Tapie. Dans les années 80, ce jeune repreneur se distingue par des opérations très médiatiques. Adidas, La Vie Claire, Terraillon ou Wonder sont autant de fleurons que l’homme d’affaires épingle à son tableau de chasse. Les syndicats critiquent la méthode, parfois à raison rarement à tort. Les politiques sont séduits. Avec l’OM dans son escarcelle et surtout son incursion dans le domaine politique en tant que ministre de la ville après la réélection de François Mitterrand, Tapie devient une icône pour les uns, l’homme à abattre pour les autres.

Un de ses conseils m’avait confié à propos de lui de ne pas prendre Tapie comme modèle de chef d’entreprise mais plutôt mon père (également entrepreneur).

Les détracteurs de la réussite à la française utilisent ce genre d’exemple pour se gargariser des échecs et de l’assistanat. C’est une erreur suicidaire.

Comme il est erroné de ne pas se réjouir de la success story des jeunes de banlieue, notamment issus de l’émigration, en leur niant la qualité de Français. Ce sont ces postures de rejet qu’a connu la France à l’égard des différentes vagues de migrations européennes, italienne, espagnole, polonaise, yougoslave puis orientales, arménienne, libanaise ou africaines, algérienne, tunisienne, marocaine ou malienne, sénégalaise, congolaise, notamment. La force de la France vient de la conjonction des énergies de la différence. Le nier, c’est se nier soi-même.

 Bien littérairement.