Au revoir Paris...
parle des Tours...
Amboise - Photo M. Durman
Paris, ville Lumière que j'ai laissée derrière moi, dans une vie d'avant explique ce long silence.
L'existence est faite de choix pour les uns, de contraintes pour les autres. Notre chance est d'avoir pu faire un choix sans la contrainte. Quand on vit auprès de ceux qui ont vécu l'exil, la plongée dans l'inconnu, une histoire blessée à reconstruire et des souffrances à soigner, on peut apprécier cette chance de pouvoir décider de son chemin.
Notre société est bâtie sur des illusions. Ce rêve que véhiculent nos médias s'inscrit tout autant dans la faillite morale d'un système ayant érigé le matérialisme comme source du bonheur que dans la crise économique et financière à laquelle de plus en plus d'hommes et de femmes sont aujourd'hui confrontés.
Il devient urgent de remailler des solidarités, de créer de la communication, d'avoir de la considération pour l'autre sans pour autant tomber dans l'angélisme béat de certains de nos politiciens. Une société humaniste se construit sur les droits et les devoirs de chacun de ses membres, à commencer par la structure sociétale fondatrice de toute société humaine : la famille.
Nous avons chacun dans nos histoires personnelles, un exilé, un migrant, un réfugié ou un étranger qui a choisi la France comme terre d'accueil. L'amour de la France a été pour beaucoup un critère déterminant pour leur installation. Sans effort, respect des institutions et des valeurs, considération pour autrui, peu auraient pu se reconstruire et donner à leurs enfants les chances de s'épanouir.
Mon grand-père, apatride et muni du passeport Nansen pour tout papier, disait qu'en tant qu'émigré en France, il fallait être plus Français que les Français. Dans son esprit, il s'agissait de faire un effort supplémentaire pour être le mieux intégré possible, adopter les valeurs de ce pays et rendre à la France ce qu'elle lui avait donné : un havre de paix.
Certains de ces émigrés ont donné leur vie pour la France lors des périodes les plus sombres de son histoire. Ne les oublions pas.
Désormais, émigré par choix dans une région nouvelle, il m'appartient de partir à sa découverte, de connaitre les hommes et les femmes qui ont fait son histoire et d'en devenir un des fils d'adoption.
Bienvenue en Touraine.