Concilier… l’inconciliable

Lorsque les sensibilités sont exacerbées

La synthèse Jésus : Né Juif, Dieu incarné des Chrétiens et prophète pour les Musulmans

Le Proche et le Moyen-Orient n’ont de cesse que de s’entredéchirer entre peuples, factions rivales, courants religieux, Musulmans et Chrétiens, Musulmans et Juifs et parfois entre Juifs et Chrétiens. La région aurait pourtant tellement à gagner en cultivant la paix et la tolérance. Encore qu’il faut croire que cette aspiration-là n’est pas du goût de ceux qui, dans la coulisse, ont tout intérêt à jeter de l’huile sur le feu.

Sans avoir à stigmatiser les uns ou les autres, il semble que pour se faire la guerre il faut toujours être au moins deux. Aux provocations imbéciles des premiers répondront les représailles des seconds ; puis les premiers entreront dans la spirale infernale, un cycle qui n’aura de fin que par l’extinction de l’un ou de l’autre, étant entendu que dans l’ombre d’autres se préparent à prendre les armes pour venger leurs frères, et ainsi de suite jusqu’à la nuit des temps.

Les extrémistes de chaque camp seront souvent plus écoutés que les appels à la retenue, à la prudence et au pardon. Hier, n’assassinait-on pas Jean Jaurès pour qui la paix était préférable à la boucherie qui se préparait en Europe et au-delà. 100 ans déjà qu’on avait assassiné la raison au nom du nationalisme stupide qui jette des peuples qui ne se connaissent pas les uns contre les autres au profit d’une coterie d’individus qui, se connaissant très bien, les envoient à la mort sans une once de remords.

Des prêcheurs de banlieue dans des cités abandonnées par l’autorité de l’État qui au nom de leur Dieu conditionnent des jeunes à aller faire la guerre sainte aux religieux barbus appelant à la haine de l’autre au nom d’un nationalisme d’un autre temps, qu’importe la foi si ce n’est pas celle de l’Amour.

Les mots même perdent leur sens lorsqu’on leur accole un « anti ». Ainsi, pour certains l’antisionisme résonne comme l’antisémitisme, alors qu’il y a et il y a eu des Juifs antisionistes, notamment des rabbins qui voyaient dans ce mouvement national laïc à l’origine les ferments d’un nationalisme dangereux pour le peuple juif.

L’existence d’un peuple est-elle liée à un droit sur une terre ? Arméniens, Juifs et Palestiniens ont été des peuples sans État. Les diasporas dispersées dans des pays d’accueil ont su s’intégrer sans perdre le lien avec leurs racines. Devenus citoyens à part entière dans ces nouveaux pays, il n’appartient à personne de leur nier leur droit à leur existence. Et les manifestations de haine à leur égard pour la politique mené par un État contre un autre État ou un peuple n’est pas tolérable. Comme ne sont pas tolérables les raccourcis faits par les uns ou les autres à l’encontre de ceux qui ne partagent pas les mêmes points de vue.

L’étude de la Torah nous apprend énormément sur la culture juive, comme une lecture approfondie du Coran originel nous enseigne une sagesse que l’on retrouve dans la Bible ou dans les religions extrême-orientales (Bouddhisme, Hindouisme, Shintoïsme, Confucianisme).

Les hommes de rapprochement, cheville ouvrière entre les cultures et les civilisations, ont parfois été décriés par leurs contemporains les qualifiant de traitres. Je me souviens de la mauvaise opinion que certains avaient sur Marek Halter, alors que pour d’autres il incarnait le lien. Miko Peled est aussi critiqué pour ses positions, comme l’était avant lui Yitzhak Rabin. Honni par les siens, Sadate n’avait-il pas fait le premier pas vers Israël ?

« Vav » est la 6^ème lettre de l’alphabet hébreu. C’est également une des 3 lettres du Tétragramme divin יהוה, un agent de liaison qui, s’il venait à disparaitre de la Torah, rendrait le texte inintelligible. Il est grand temps que les hommes « Vav » fassent entendre leurs voix au milieu du tumulte.