De la dictature en col blanc...

à la Démocratie contestée

La fable de la grenouille et de la marmite ne doit pas nous faire oublier le risque qu'encourent nos sociétés à autoriser la perte de leur liberté pour un peu plus de sécurité. Cette recherche de plus de sécurité vient de la peur savamment entretenue par ceux qui jouent sur les ressorts émotionnels de leurs contemporains.

Force est de constater que l'exploitation des événements tragiques se sert des différents canaux de communication, à commencer par les médias de masse comme la télévision. Internet est devenu le champ de bataille de l'information entre les groupes d'un côté et les réseaux alternatifs de l'autre.

Un contrôle des États sur Internet serait un pas supplémentaire vers la censure, d'autant que, d'ores et déjà, les contenus sont surveillés.

On affirmera qu'il est improbable que la masse d'information en circulation puisse être systématiquement décortiquée par des agences de renseignements. Mais ce qui semble improbable n'est, sans doute, pas impossible.

Aujourd'hui, les guerres se gagnent tout autant sur les fronts que par l'information ou la finance.

Pourquoi alors cette parabole de la grenouille et de la marmite ?

Plongée dans une marmite d'eau froide, la grenouille ne se sent pas en danger. En augmentant régulièrement la température de l'eau en attisant le feu, la grenouille ne se rendra pas compte du risque létal. Elle s'accoutumera au réchauffement de son bain, se laissant peu à peu gagner par l'engourdissement, jusqu'à ce qu'elle meure.

Les mesures restrictives de nos libertés qu'elles qu'en soient les motivations comme le diktat des créanciers de l'Eurogroupe sur des gouvernements légitimement élus font de nous tous des grenouilles, appelées à mourir au nom d'un intérêt supérieur ou d'une raison d'État.

La dictature a deux visages. Le premier a le masque de la violence, de l'intolérance et du rejet de l'autre. Le second cherche à rassurer ses concitoyens en arguant sur sa protection, son bien-être tout en l'empêchant de raisonner par l'utilisation de son esprit critique.

Entre la force et la séduction, nous pouvons toujours refuser d'abandonner trop facilement notre libre-arbitre.