Des premiers faux pas…

aux pieds dans le tapis

Lors du débat télévisé, il disait : « Je ne serai pas le président des ceci ou des cela... »

Oui, il ne sera pas. Il ne sera notamment pas l'homme du rassemblement. Mais celui de la république des camarades. Lepage déchante. Son premier ministre sera à la tête d’une « petite » classe de 34 d’entre eux. Au premier rang desquels avec son air de vieux jeune premier de la classe, on trouvera dans grande surprise un individu non étranger aux affaires désigné à la fonction de chef de la diplomatie. C'est sans grande diplomatie que je salue ce grand contaminateur. Certes, une cour spéciale l’a relaxé ; les victimes et leurs ayant-droits, non. Alors que ses co-incriminés ont disparu de la scène politique, cet homme sans amour propre aurait mieux été inspiré de se faire petit, tout petit. Il faut croire que l'amour et le propre ne font pas partie de son vocabulaire.

Mettre le « Sarkozy » de gauche – expression dont l’intéressé se défend – comme premier flic de France est une autre erreur de tactique. Quel beau tremplin pour un futur président de la république ! Car à moins qu’on lui savonne la planche sous les pieds, le bouillant Emmanuel peut se tracer un destin hors du commun.

Dans le registre de la langue de bois, notre Ayrault local sera allé de sa petite phrase. Pas de cumul des mandats, assénait-il encore sur les ondes. De quels mandats parlait-il en tant que chef du gouvernement ? Nos chers politiques cumulent déjà les fonctions de député, de maire et de conseiller général au mieux. Et ils feraient ministre en sus ? Un ministre battu aux législatives devrait quitter son ministère, cela s’appelle le sens des responsabilités. M. Ayrault ne doit pas avoir le sens commun. Peut-on être à la fois ministre et député ? Un ministre n'a-t-il pas un mandat ? Il faut croire que non. Cela prélude une sacrée cacophonie. Être ministre est un travail à plein temps. Et entre le palais Bourbon et le service de la France, il faut choisir M. Ayrault. Ce n’est pas en réduisant de 30% le salaire des ministres qu’on fait du social. Ce n’est que du saupoudrage ou si vous préférez de la poudre aux yeux. Avec le replâtrage qu’on nous prépare cela fera sans doute de la bonne rustine.

Et comme par hasard, le nouveau casting gouvernemental coïncidait avec l'ouverture du festival de Cannes. A la veille de l’Ascension, la montée des marches des politiques risque d’en voir quelques uns se prendre les pieds dans le tapis. Qu’il soit rouge ou non cela ne fait pas de différence