Le torchon brûle…
... Liessons faire !
Météores.. vitesse éclairée
Le 6 mai 2012, la France a démocratiquement élu son président de la République. Dans un excès de joie, qualifié de liesse, des individus auraient brûlé le drapeau français. Il y a deux ans, le drapeau français avait été retiré du fronton de la mairie de Villeneuve-Saint-Georges, brûlé puis remplacé par le drapeau algérien. On sait que la Hollande n’est pas la France même si son drapeau en partage les mêmes couleurs dans un autre sens. Mais François Hollande n’est pas hollandais.
De tels actes peuvent heurter beaucoup de Français, et surtout la mémoire de ceux morts pour la France. Mettre le feu n'est pas qu'un acte symbolique ; il est éminemment politique. Au Moyen-Orient, les manifestants de ladite rue arabe brûlent des drapeaux israéliens et américains représentant à leurs yeux l'oppression. Ce geste a pour but de choquer mais également d'exorciser des rancœurs, des frustrations et une révolte intérieure.
Peut-on pour autant l'excuser ?
En tant que Garde des Sceaux, Christiane Taubira s’est expliqué sur le sujet se déclarant prête à pardonner à ceux qui dans un moment de liesse avaient brûlé le drapeau français. Elle a donc créé un précédent de liesse.
Si nous liessons faire qu’adviendra-t-il des esprits de certains. Christine Taubira est le N°3 du gouvernement, un personnage central des institutions françaises puisque Garde des Sceaux et ministre de la Justice. La magnanimité est le fait du Prince. Le pardon est pouvoir régalien, mais aussi chrétien voire humaniste. Le pardon n’interdit pas l’explication de la gravité d’un geste pour que le pardonné puisse s’amender de sa faute, comprendre son erreur et se racheter.
Certes, on dira que brûler un drapeau n’est pas un crime. Ce n’est parfois hélas que le premier pas vers des actes plus graves. Dans des moments de liesse télécommandés par le pouvoir en place en Allemagne nazie, des foules participaient à des autodafés d’ouvrages subversifs, écrits par des Juifs, des francs-maçons, des philosophes ou des auteurs en manque de sainteté aux yeux du guide suprême. Des livres on passa aux hommes.
Brûler un drapeau, ce n’est pas détruire un chiffon tricolore mais porter atteinte à l’une des valeurs de la République. Pour ce drapeau des hommes ont donné leur vie. Certains n’étaient même pas Français.
Apatrides ou étrangers, ils ont combattu pour la France soit en tant que volontaires dans ses armées, soit dans la Résistance contre l’occupant nazi. Quand il débarqua à Marseille en 1925, Missak Manouchian, orphelin rescapé du génocide de 1915, était un sans papier. Son seul titre était un poème déclamant son amour de la France. Militant communiste, ce chef des FTP de la région parisienne tant redoutés par les Allemands est tombé le 21 février 1994 sous les balles de l’occupant. 22 de ses compagnons ont connu le même sort, parmi eux la seule femme du groupe, Olga Bancic a été décapitée à la hache à Stuttgart, le 10 mai 1944. Ils étaient étrangers. Ils aimaient la France. Ils sont morts pour elle et pour leurs idées.
Que penseraient-ils de cet autodafé d’un des symboles pour lequel ils sont tombés ?
Alors, Mme Taubira prenez un peu de hauteur et ne soyez pas le Garde des Sots.