Ne pas confondre...

Rage et courage

« On ne souffre pas seul, on souffre toujours avec ceux qui souffrent à cause de votre souffrance.  »

Elie Wiesel
Mémoire à deux voix

Avoir du courage ne signifie pas avoir une grande gueule.

N'en déplaise à certains, ce n'est pas en criant le plus fort ni en usant d'un langage de charretier qu'on fait preuve de courage.

Le courage, c'est de savoir prendre une décision difficile au détriment de ses propres intérêts ou ceux de son clan car il en va de l'intérêt du plus grand nombre. Le sacrifice quelle qu'en soit la portée est ainsi une forme de courage.

Le courage, c'est aussi de pouvoir endurer la souffrance physique ou morale sans renoncer ni à ses convictions, ni à ses choix et sans trahir les siens. Ceux qui sont connus les camps d'internement, de travail ou de la mort ont eu ce courage-là qu'ils y soient restés ou qu'ils aient survécu.

Le courage, c'est de s'exposer, de donner sa vie pour sauver les autres. C'est de mourir sans haine en gardant au cœur l'amour de son prochain. C'est succomber sous les coups de la dictature, du totalitarisme et du rejet de l'autre. Mourir pour ses idées est la voie de ce courage. Je n'ai pas de haine contre le peuple allemand, écrivait Manouchian dans sa dernière lettre avant son exécution.

Le courage ne se calcule pas, il ne demande de compte à personne ; il accepte la défaite comme l'humiliation ; il sait rester humble sans attendre de reconnaissance en retour.

Le narcissisme ou l'orgueil en sont exclus. Même si par orgueil ou bravade quelques uns ont pu faire montre de courage.

On est courageux ou on ne l'est pas. Mais le manque de courage ne se condamne pas lorsqu'on a le courage du pardon.

Bien littérairement.